24 avril 2024 | 03:55
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Réponse à un soutien de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale)

M. Marazano a rédigé un commentaire très argumenté contre l’article de Gilles Mergy « Ne fragilisons pas la construction européenne en nous rapprochant des extrêmes ! » publié sur le blog Ateliers Fontenaisiens (lire ici l’article et le commentaire)

Malheureusement cet argumentaire contient des erreurs grossières. Et, comme me l’a enseigné l’Education national, il n’est pas possible de construire un raisonnement solide reposant sur des hypothèses erronées.

  • Premier exemple : M. Marazano écrit « La construction européenne qui aurait apporté paix et prospérité pour ses citoyens alors qu’elle est déjà compromise dans deux guerres majeures dont l’Otan a été l’initiateur par son soutien à des coups d’états sur le sol européen ». Je ne sais pas à quelles guerres il est fait référence, mais je ne peux m’empêcher de penser à l’Ukraine, et de m’indigner qu’on confonde « agresseur » et « agressé ». Même M. Poutine n’ose pas affirmer que l’Ukraine, l’UE ou l’Otan auraient bombardé des écoles ou des hôpitaux russes ;
  • Deuxième exemple : M. Marazano écrit ensuite « cette construction européenne s’est effectuée en partie avec des régimes fascistes », et il cite l’Espagne et le Portugal. Mais ces deux pays n’ont rejoint l’Union Européenne (qui s’appelait encore la Communauté Economique Européenne) qu’en 1986, plus de 10 ans après s’être débarrassé de leurs dictateurs. Notons d’ailleurs que la fin de la dictature était une condition posée par la CEE pour examiner une éventuelle candidature de ces deux états…
  • Troisième exemple : M. Marazano écrit enfin « Cette Europe qui n’a d’ailleurs aucun grief et qui ne pratique aucune sanction pour les états qui en son sein ont viré à l’extrême droite comme la Pologne, depuis de longues années déjà et qui remettent en cause le droit des femmes et des minorités ». Il aurait pu également citer la Hongrie. Je ferai deux remarques :
  1. L’UE n’a aucune légitimité pour sanctionner un pays qui s’est donné une majorité politique qui ne plairait pas aux autres pays ; si c’était le cas, on pourrait alors effectivement parler de « dictature de l’UE » !
  2. En revanche l’UE est légitime pour sanctionner des pays qui ne respecteraient pas certaines valeurs fondamentales qu’ils ont accepté en adhérant, comme le droit des femmes à disposer de leur corps, l’abolition de la peine de mort, le respect des droits des minorités sexuelles, etc. Et c’est bien parce que les pays concernés sont très dépendants financièrement et économiquement des subventions de l’UE que leurs actes sont très loin d’avoir suivi leurs paroles… et qu’ils n’ont donc pas encore été sanctionnés.

Ce dernier exemple me ramène au discours de LFI et de ses nouveaux alliés.

S’ils en avaient le courage politique, ils devraient affirmer clairement : « Nos propositions ne sont pas compatibles avec certaines règles européennes ou certains traités internationaux. Nous négocierons des exemptions, comme l’avait fait Mme Tatcher pour le Royaume Uni dans les années 1980. Si nous ne les obtenons pas, nous sortirons de l’UE, comme le Royaume Uni vient de le faire, et des traités concernés, comme Donald Trump l’avait fait pour les USA. »

Au moins, ce serait clair !

Au lieu de quoi, on nous sert un discours alambiqué sur le droit à la désobéissance… qui produira les mêmes effets que dans la Grèce de Tsitsipras, en Pologne ou en Hongrie : l’incapacité à mettre en œuvre ce qui avait été promis. Les électeurs ne seront pas dupes !

Michel Giraud

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