A propos du financement du projet de géothermie
Permettez-moi un petit détour par l’immobilier
Quand un promoteur immobilier lance un projet de construction, il doit :
- Choisir un terrain ;
- Obtenir un permis de construire ;
- Négocier des prêts avec une ou plusieurs banques pour financer l’achat du terrain et la construction de l’immeuble.
Il est bien connu que « les banques ne prêtent qu’aux riches ». En l’occurrence, elles ne prêteront de l’argent au promoteur que si celui-ci a déjà vendu une partie des appartements, ou des bureaux, qu’il se propose de construire. Quand le marché est dynamique ou dans un quartier très demandé, 30% de surfaces vendues suffiront pour obtenir les prêts. Quand ce n’est pas le cas, il faudra atteindre 50%, voire plus…
Ceci explique pourquoi, dans certains cas, les promoteurs renoncent à un permis de construire. Cas que nous avons connu aux Blagis par exemple.
Revenons maintenant à la centrale géothermique de Fontenay-aux-Roses
- Le terrain est choisi : le stade du Panorama ;
- Si les travaux doivent commencer au dernier trimestre de l’année 2025, je suppose que la demande de Permis de construire (PC) est en cours d’instruction. Supposons qu’il n’y ait pas de recours sur le PC accordé, ce qui me semble peu probable ; donc pas de retard au démarrage des travaux de ce côté-là ;
- Si le projet était porté par une entreprise privée, il est certain que les banques, avant de prêter le premier Euro, demanderaient « Combien de contrats avez-vous signés avec des bailleurs sociaux ou des copropriétés et quelle part de la production géothermique cela représente-t-il ? » Et là, gros problème si la réponse est « Zéro. Nous avons à peine commencé la prospection des futurs clients… »
Et pourtant, c’est la seule réponse que pourraient faire les porteurs du projet de géothermie. Ceci explique qu’une partie de l’opposition municipale pose des questions sur ce projet et demande un report du début des travaux (voir ici).
C’est même pire que ça : comme les promoteurs du projet ne connaissent pas leurs futurs clients, ils en sont réduits à coller des affichettes dans les entrées d’immeuble… Pathétique !

Mais rassurons-nous ! Le projet n’est pas porté par une entreprise privée mais par des entreprises publiques : SIPPEREC et GéoSud92. Les banques ne seront pas trop regardantes, puisque les collectivités locales parties prenantes de ces entreprises vont, explicitement ou implicitement, garantir les emprunts…
Les travaux pourraient donc bien commencer à la date prévue. Mais si c’est un fiasco commercial, ce sont nos impôts qui viendront combler les déficits…
Finalement, peut-être devrions-nous nous inquiéter ?
La géothermie, qui est une source d’énergie renouvelable, mérite d’être mieux traitée que ça !
Michel Giraud
NB : je me suis intéressé à cette société Manergy, qui a été mandatée pour prospecter les clients potentiels. D’après ce que j’ai vu sur Internet, c’est plutôt une société technique. Ils vont donc savoir expliquer comment on raccorde un immeuble au réseau de géothermie. Mais argumenter sur les conditions de rentabilité pour les habitants de l’immeuble ne me semble pas dans leur cœur de compétences.
1 RÉPONSE
merci pour ce très intéressant article mais comme j’ai dû déjà le dire dans ce site la solution la plus simple qui mériterait d’être étudiée avant tout est de prévoir l’installation de la géothermie là où le sous-sol est instable c’est-à-dire du côté du terrain de football en herbe et de la piste d’athlétisme et de l’ancien tribune qui existait, sous-sol qui a besoin d’être consolidé comme nous l’avions prévu en 2013 avec l’ancien président du conseil général Patrick Devedjian, ce qui rendrait possible un projet gagnant-gagnant la géothermie et la réfection du sous-sol permettant de refaire de façon pérenne le terrain de football en herbe et la piste d’athlétisme ! un peu de bon sens serait le bienvenu dans cette ville ou qui perd son bon sens depuis 11 ans…