17 juillet 2025 | 01:47
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Vous avez dit vélo ?

La pratique du vélo a beaucoup progressé en France depuis la crise COVID de 2020, boostée par l’arrivée de vélos à assistance électrique à prix raisonnables.

Pour autant, peut-on comparer la situation de la France à celle, pas tout à fait au hasard, des Pays-Bas ?

En 1974, confrontés à la crise pétrolière, les Pays-Bas ont choisi le vélo ; la France a choisi l’électricité nucléaire : moins de pétrole pour les voitures d’un côté ; moins de pétrole pour produire de l’électricité de l’autre. Qui avait tort, qui avait raison, dans le contexte du moment ?

La France développe donc une infrastructure cyclable avec plus de quarante ans de retard sur les Pays-Bas. Notre réseau cyclable ne peut pas avoir la même densité, ni offrir le même niveau de sécurité que celui du pays ami. C’est un fait, et s’en indigner n’y changera rien. Il faut continuer à identifier les priorités et à y investir.

Pour autant, faut-il arrêter tous les investissements « hors vélo » ? J’observe que le réseau autoroutier des Pays-Bas est l’un des plus denses d’Europe et du monde.

Carte des autoroutes des Pays-Bas en 2008 (source : Wikipedia)

Preuve que depuis près de cinquante ans, les Pays-Bas n’ont pas investi que dans le vélo…

Mais revenons aux préoccupations locales : notre belle ville de Fontenay-aux-Roses n’a pas la chance d’avoir un relief aussi plat que les Pays-Bas. Même avec une « assistance électrique pour tous », le vélo ou le tricycle à pédale ne peuvent pas être la seule option.

Il faut aménager les parcours piétons, avec des lieux de repos pour les séniors et les enfants (bancs ombragés).

Il faut organiser des transports publics de proximité plus fréquents, vers le centre-ville et vers les transports régionaux (tramway et RER).

Il faut aménager des pistes sécurisées pour les cyclistes, qu’ils soient en transit (Coulée verte, RD63 et autres) ou en desserte locale, vers le centre-ville, la gare RER ou les stations de tramway.

Et bien sûr, pour cela, Il faut supprimer le trafic routier de transit (véhicules qui ne font que passer) en centre-ville, au bénéfice des piétons, des cyclistes et de l’accès automobile aux commerces et services.

Michel Giraud

1 RÉPONSE

  • Stein van Oosteren

    Merci Michel pour ce plaidoyer vibrant pour un mode de transport utile et décarboné. Je note, de manière générale, qu’en parlant de vélo, on entend souvent cette comparaison entre la France et tel ou tel pays. Comme si on avait besoin d’expliquer que « la France n’est pas les Pays-Bas » et que c’est donc « normal » qu’il y ait si peu de cyclistes.

    C’est étrange : jamais on ne fait cette comparaison pour parler de la marche, la voiture ou les transports en commun. Pourquoi ? Car le vélo, aux yeux de beaucoup de personnes, n’est pas un moyen de transport « légitime » et « normal », ce qui les incite à trouver des excuses étranges pour expliquer pourquoi ce mode de transport continue à être mis en doute. Par exemple que la pluie serait incompatible avec la pratique du vélo, alors qu’il pleut plus aux Pays-Bas qu’en France. Ou que l’hiver ou le relief empêcheraient de développer le vélo comme mode de transport de masse. Excusez-moi du terme : c’est du bullshit.

    Une autre erreur consiste à penser que proposer le vélo, c’est « imposer le vélo comme la seule option ». C’est très étrange : quand je vous propose le métro comme option, allez-vous me rétorquer que « oui mais le métro ne peut pas être la seule option ? ». C’est même drôle de constater à quel point notre esprit disjoncte dès qu’on parle de vélo, ce qui m’a amené à consacrer l’essai « Pourquoi pas le vélo ? » à ce phénomène étonnant. Faites plaisir à notre chère libraire Michèle aux Pêcheurs d’étoile, elle l’a en stock ! Je suis à votre écoute pour en parler, ce sera avec plaisir.

    Un petit rappel utile : quel que soit le pays, son relief, son modèle énergétique ou son histoire, le vélo y a sa pertinence. A Oulu en Finlande, à deux pas du cercle polaire avec des hivers de moins 30 degrés, 50% des enfants vont à l’école à vélo. A Lisbonne, ville « des sept collines », la part du vélo a augmenté de 25% en une année grâce à un programme de pistes cyclables.

    Deuxième rappel : si les habitants de Fontenay-aux-Roses sont privés de la possibilité de se déplacer à vélo en sécurité, c’est parce que M. Vastel s’oppose activement à la création de pistes cyclables continues depuis des années. C’est tout.

    Sources :
    https://www.geo.fr/voyage/comment-la-ville-doulu-en-finlande-est-elle-devenue-la-capitale-mondiale-du-velo-en-hiver-218232
    https://lisboaparapessoas.pt/en/2021/04/23/bike-lanes-lisbon-strategy/

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