5 octobre 2025 | 14:54
Vous etes ici:  / Libre opinion / Fontenay-aux-Roses finit dernière au Baromètre des villes cyclables 2025 : un réveil urgent nécessaire

Fontenay-aux-Roses finit dernière au Baromètre des villes cyclables 2025 : un réveil urgent nécessaire

Tous les deux ans, la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) publie son Baromètre des villes cyclables, une grande enquête nationale qui évalue la qualité des aménagements et des politiques en faveur du vélo dans les communes françaises. Basé sur les retours des cyclistes (sécurité, stationnement, continuité des pistes, etc.), ce classement permet aux villes de mesurer leurs progrès – ou leurs lacunes. En 2025, avec plus de 300 000 participants à l’échelle nationale, l’enquête confirme une tendance : là où les collectivités investissent, les notes s’améliorent. À l’inverse, l’immobilisme se paie cher, comme à Fontenay-aux-Roses, qui obtient la plus mauvaise note des Hauts de-Seine : E.

Fontenay obtient la note globale E. Son score sur les efforts de la ville est pire : G

 

Fontenay-aux-Roses : une note “E” qui interroge

Avec une note globale de E (sur une échelle de A à G), Fontenay-aux-Roses fait partie des plus mauvais élèves du département des Hauts-de-Seine. Pire : sa note chute de 8 % par rapport à 2023, signe d’une dégradation perçue par les usagers.

Fontenay-aux-Roses est la lanterne rouge coincé entre les meilleurs élèves Sceaux et Châtillon

Sur 207 réponses recueillies à Fontenay, les cyclistes pointent des manques criants :

  • Réseau cyclable discontinu : peu de pistes protégées, des tronçons dangereux (notamment aux carrefours et sur les départementales).
  • Stationnement insuffisant : absence de places sécurisées près des lieux stratégiques (écoles, commerces).
  • Manque de connexion avec les communes voisines.
  • Manque d’écoute de la Ville vis-à-vis des usagers.

En rouge : en termes de sécurité, le pire axe est l’avenue Dolivet. En bleu : les besoins de stationnement sont les plus importants dans la rue Bouciaut

Résultat ? La ville se retrouve dans les 3 dernières des Hauts-de-Seine, loin derrière des territoires comme Châtillon, qui a su rebondir en passant de G à C en quelques années grâce à une politique cyclable ambitieuse et des aménagements ciblés.

Pourquoi un tel décrochage ?

Plusieurs facteurs expliquent ce mauvais classement :

  1. Des infrastructures en pointillés : les rares aménagements existants (comme le bout de piste de 80 mètres sur l’avenue Dolivet) ne forment pas un réseau cohérent, contraignant les cyclistes à emprunter des routes partagées avec les voitures.
  2. Un stationnement aléatoire : peu d’arceaux sécurisés, aucune solution pour les habitants sans local vélo.
  3. Un manque de vision globale : contrairement à une ville comme Sceaux (C), Fontenay-aux-Roses n’a pas encore intégré le vélo comme mode de transport à part entière, relégué au rang de loisir plutôt que d’alternative quotidienne.


Que faire ? Des pistes concrètes pour rattraper le retard

Pour sortir de cette spirale, Fontenay-aux-Roses doit agir sans attendre, en adoptant un plan vélo et en s’inspirant des bonnes pratiques :

 Créer un réseau cyclable connecté :

  • Priorité à la RD63 (axe majeur vers Paris) : y aménager une piste protégée dans les deux sens, en lien avec Châtillon et Sceaux, ce que le maire Laurent Vastel refuse.
  • Sécuriser les carrefours (notamment celui entre la rue Boucicaut et l’avenue Dolivet).

Déployer du stationnement utile :

  • Devant toutes les écoles (pour les trajets scolaires).
  • Dans les zones de commerces.
  • Des boxs sécurisés pour les habitants sans garage (comme à Sceaux).

Impliquer les habitants :

  • Créer un comité vélo pour écouter les usagers, notamment les associations vélo, et pour identifier les points noirs.
  • Communiquer sur les aides à l’achat de vélos (prime à la conversion, location longue durée).

S’inspirer des voisins :

  • Comme à Vanves, créer de vraies zones de rencontre apaisées en centre-ville et signaler tous les doubles sens cyclables dans les rues à sens unique.

Un enjeu bien au-delà du vélo

Derrière ces notes, c’est la qualité de vie qui est en jeu :

  • Moins de voitures = moins de pollution et de bruit.
  • Plus de sécurité pour les enfants et les seniors.
  • Une ville plus attractive pour les nouveaux habitants (le vélo est un critère croissant dans les choix résidentiels).

2026 : l’année du déclic ?

Le prochain mandat municipal sera décisif. Les associations locales  et les usagers attendent :

  • Un plan vélo concret avec calendrier et budget dédié.
  • Une mise en œuvre du schéma départemental du 92, voté en 2021, et déployé dans de nombreuses villes, ainsi que celui du territoire Vallée Sud Grand Paris.

Il n’est plus temps de tergiverser. Fontenay-aux-Roses a tous les atouts pour devenir une ville cyclable… si elle le décide.

Maxime Messier, Astrid Brobecker et Stein van Oosteren

Résultats complets du Baromètre des villes cyclables ici.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Votre email ne sera pas publié. Les champs obligatoires sont précisés ( obligatoire )