19 mars 2024 | 05:33
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Crèches à Fontenay-aux-Roses, où en sommes-nous ?

Cet été l’accueil des tout-petits fait parler de lui : maltraitance, accidents et manque de personnel. Si les deux premiers ne font très heureusement pas échos à Fontenay, on ne peut pas en dire autant pour le dernier.

Elue à la commission d’attribution des places en crèche comme conseillère d’opposition, j’ai assisté à sa réunion du 10 mai dernier.

Cette commission a pour but de traiter les demandes de places en crèche pour la rentrée de septembre 2022. Autour d’une table, nous prenons ainsi la liste, par ordre d’inscription et croisons les demandes aux disponibilités de places.

Diminution des places en crèche

A Fontenay-aux-Roses nous disposons de 5 crèches municipales pour un total de 203 berceaux (les crèches Oasis, Paradis, Péri, Pervenche et Fleurie). Depuis 2014, par des choix de la majorité, nous avons perdu 59 berceaux municipaux, dûs en grande partie à la disparition de la crèche de l’allée Fleurie dont la fermeture définitive a été actée.

Vous trouvez que le mot « Fleurie » revient souvent ? En effet, la crèche départementale des Pervenches a été municipalisée en 2010. L’équipe Vastel a ensuite modifié le projet de l’ancienne majorité, et opté pour un nombre nécessitant la création de deux structures distinctes (entrainant des surcoûts de fonctionnement, une concentration de l’offre, pour ajouter seulement 12 berceaux au projet initial). Après deux ans de travaux, et de fermeture, pour maintenir l’ambiguïté, la deuxième crèche de la rue des Pervenches a été nommée « Fleurie », reprenant le nom de la crèche fermée, allée Fleurie.

Le maire se défend de cette perte en annonçant une création d’une crèche de 60 places dans le futur nouveau quartier des Blagis, mais ce sera en réalité seulement 30 places nouvelles puisque la crèches des Paradis actuelle en compte 30. Cette création répondra pour une petite partie aux nouveaux besoins du quartier plus dense (de 833 logements sociaux aujourd’hui, le projet prévoit la construction de 650 logements privés supplémentaires).

Sur la ville il est aussi possible de trouver des places dans des micro-crèches, crèches privées, qui n’offrent pas les mêmes conditions d’accueil (financières notamment).

Gel de 22 berceaux

La commission de mai 2022 s’est ouverte sur un constat : l’obligation pour la ville de geler des berceaux. En effet, à Fontenay, plusieurs postes restent vacants et le manque de personnel ne permet pas d’ouvrir l’ensemble des places en crèche sans offrir un accueil dégradé.

Ce sont 22 berceaux qui ont été gelés, avec l’espoir de pouvoir les rouvrir dès qu’un recrutement aura été effectué, ce qui repousse cette éventualité à une échéance incertaine. Pour comparer, l’an passé, la première commission avait pu répondre à 38% des demandes, cette année ce ne sera que 24% de celles-ci.

Modification du règlement intérieur des crèches

Le dernier point de mon compte-rendu concerne le vote, au conseil municipal du 7 juin dernier, d’un nouveau règlement des crèches.

Toujours pour répondre aux problèmes de personnel, les horaires d’ouverture des crèches ont été modifiés (8h à 18h30, au lieu de 7h30-18h30), une plage horaire réduite. Le règlement fixe aussi 5 semaines de fermeture des crèches, soit une semaine supplémentaire (soit l’intégralité des vacances des parents).

Enfin, ce règlement mentionne « Article 2-2 : La commission se réunit deux à trois fois par an. La principale commission a lieu au printemps et deux autres commissions de réajustement en juin et septembre en fonction d’éventuels désistements ou déménagements. Cette commission est composée de l’élue en charge de la petite enfance, d’un conseiller municipal de l’opposition, des représentants administratifs de la direction petite enfance, des directrices des crèches municipales, de la responsable du relais petite enfance et des partenaires sociaux (CAF, SST, EDAS, etc.) ». Pourtant, je suis conviée seulement à la première commission et la majorité refuse de me convier aux commissions suivantes (juin et septembre). Ces autres commissions ont pour objectif d’affecter les places qui ont été refusées par les familles de la première vague, et potentiellement de dégeler les berceaux de cette année. Cet exercice de transparence me semble pourtant obligatoire ! Comment assurer qu’aucun passe-droit n’est octroyé pendant ces commissions si seule la majorité a le droit de siéger ? Comment suivre l’évolution de la situation à Fontenay ? Pourtant, je suis persuadée que Madame Mercadier a une pratique irréprochable, ce qui rend ce refus encore plus incompréhensible. J’en profite pour remercier notre élue à la petite enfance pour les réponses complètes qu’elle m’a apporté à la suite de mes questions sur le règlement intérieur des crèches et de l’article très intéressant qu’elle m’a fait parvenir et sur lequel je me suis appuyée pour écrire le paragraphe ci-dessous.

Une enquête nationale

La Cnaf a lancé une enquête sur la pénurie de professionnels de la petite enfance et il ressort de ses résultats que l’Île-de-France est particulièrement touchée par ce phénomène. 41% des postes vacants en France se situent dans notre région et 75% des places fermées en conséquence sont franciliennes. Il faut ajouter que les micro-crèches sont aussi touchées par cette tendance.

Le journal « Libération » a aussi consacré une enquête à la situation dans les crèches françaises. Leur article dépeint des conditions de travail difficiles pour les personnels, des salaires très peu élevés qui vont être de moins en moins suffisants, un manque de formation et de formation continue… 

Ces alertes doivent trouver des réponses rapides auprès du nouveau ministre Jean-Christophe Combe, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées. Il envisage d’accepter la proposition de créer un observatoire de la qualité de vie au travail et une campagne de promotion des métiers de la petite enfance. 

Cela sera-t-il suffisant ? Il s’agit ici d’un service absolument indispensable pour notre société, pour les enfants qui font leurs premiers pas d’éveil, pour les parents et l’organisation travail/famille, et donc l’égalité femme/homme. C’est un service public de la petite enfance dont notre pays a besoin de façon urgente.

Fontenay-aux-Roses n’est pas épargnée par les pénuries de places en crèche, entre la politique du Maire et la tendance nationale, les temps sont durs pour les familles fontenaisiennes.

Pauline Le Fur
Conseillère municipale

1 RÉPONSE

  • Madame Le Fur,
    Merci pour votre article.
    Faut-il comprendre que la décision prise par la majorité municipale actuelle de fermer la crèche de l’Allée Fleurie est la conséquence des difficultés de recrutement de personnels travaillant dans les crèches municipales ?
    Vous faites allusion à une enquête du journal Libération mettant en évidence des conditions de travail difficiles et des salaires insuffisants.
    Qu’en est-il dans les crèches privées ?
    Cordialement,
    Michèle Dorothée;

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