5 octobre 2024 | 09:25
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Mairie et citoyens dessinent l’avenir de leur Place du Général de Gaulle

Le But de ce texte:

· Informer les Fontenaisiens d’une coopération entre la Mairie et nous, un collectif de Fontenaisiens, en vue de redessiner la Place du Général de Gaulle.
· Aider les Fontenaisiens à se former une opinion sur l’avenir des marronniers sur la place.

Comment cette coopération a-t-elle commencé ?
Le 19 juillet 2015, une vingtaine de Fontenaisiens a écrit une lettre au Maire pour manifester son désaccord avec l’abattement prévu d’un arbre sur la place. Le 21 août 2015, la Mairie nous a répondu en expliquant que dans le cadre de la redynamisation de la place, il fallait supprimer un arbre pour permettre l’installation d’un kiosque à journaux et un kiosque à fleurs. L’arbre en question était malade et fragilisé physiquement (étude à l’appui), et posait un risque de sécurité pour la population. Dans sa réponse, la Mairie m’a invité en tant que représentant du collectif pour participer à un Comité de Réflexion sur l’avenir des arbres et de la place.

La première réunion du Comité de Réflexion
Le 29 octobre 2015, j’ai pu participer à la première réunion du Comité de Réflexion. Le comité est composé d’un responsable associatif, des responsables techniques (Patrimoine, Espaces Verts, Travaux & Bâtiments) et est présidé par le Premier Maire Adjoint. La Mairie a d’abord confirmé son souhait de préserver le caractère boisé de la partie de la Place du Général de Gaulle allant de la Mairie au Café du Marché. L’autre partie, celle devant le Château La Boissière, deviendra, selon un projet qui sera présenté bientôt, une place minérale avec une fontaine et quelques arbres.

Avant de décider de l’avenir des arbres : quel est leur état actuel?
Un responsable de l’Organisme National des Forêts (ONF) a exposé les détails d’une étude approfondie sur l’état de santé des arbres datant de 2011. Leur santé était déjà mauvaise: seulement 36% étaient alors en « bon état ». Aujourd’hui, 6 ans plus tard, cette situation s’est encore dégradée. Il y a de nombreux défauts d’origine mécanique (plaies, bois morts, etc.), d’origine physiologique (sol trop compacté, enracinement insuffisant, etc.) et d’origine pathogénique (champignons). Cette situation pose de sérieux risques de chute : des coups de vent ont en effet fait tomber déjà de grosses branches récemment (voir photo). Ce mauvais état de santé est dû en partie à l’environnement urbain, en témoignent les nombreuses blessures causées par les voitures lorsque la place était encore un parking. Leur âge joue aussi un rôle : comme les arbres les plus anciens ont à peu près 100 ans, le moment inévitable est venu de les remplacer.

Visite guidée : dans quelles conditions un arbre s’épanouit-il le mieux ?
Après la réunion, le Responsable des Espaces Verts m’a expliqué dans quelles conditions un arbre s’épanouit le mieux. D’abord il faut faire le bon choix d’essence d’arbre. Surtout qu’aujourd’hui nos connaissances en la matière sont bien meilleures qu’il y a 100 ans, lorsque les premiers marronniers ont été plantés sur la place. Ce qui contribue aussi au bon développement des arbres est de privilégier un ensemble homogène (arbres de même diamètre et hauteur) et aussi de protéger les troncs contre les chocs. Aujourd’hui par exemple les voitures ont toujours accès sur la place pour manœuvrer, ce qui continue de mettre les arbres en danger.

Le Responsable des Espaces Verts m’a montré ensuite de nombreux arbres dans le quartier, ce qui m’a permis de voir les conséquences importantes de leur emplacement sur leur développement et leur santé. Un élément essentiel est l’espacement entre les arbres. Un arbre qui pousse trop près des autres arbres – et qui pousse donc à l’ombre – a plus de mal à se développer. Il se développera moins, parfois de travers, et il vivra moins longtemps. Sur la place vous voyez des jeunes arbres qui poussent déjà de travers car ils cherchent la lumière. Par conséquent le (grand !) poids de l’arbre finira par pencher d’un côté, ce qui fragilisera l’arbre et obligera la Mairie à l’abattre plus vite pour des raisons de sécurité.

Cette visite guidée m’a progressivement fait changer d’avis. Avant la visite je pensais qu’il fallait garder absolument tous les 58 marronniers sur la place. Depuis la visite, je vois que les arbres sur la place se gênent mutuellement, c’est-à-dire qu’ils pourraient développer un feuillage plus garni s’ils avaient plus de place. Je vois aussi qu’ils pourraient vivre plus longtemps si on les espaçait un peu plus. J’ai compris, en somme, que si la commune souhaite mieux préserver son capital boisé pour les générations à venir, mieux vaut leur laisser un peu plus de place.

La réunion s’est terminée par une promesse : je communiquerais à notre collectif ces informations techniques sur les arbres afin que le collectif puisse présenter une proposition à la Mairie en bonne connaissance de cause.

Nos consultations : compromis difficile, mais trouvé quand même
Notre collectif s’est ensuite concerté longuement. J’étais d’abord surpris de constater que même entre nous, pourtant tous « amis des arbres », nous aurions autant de mal à nous mettre d’accord sur une position commune ! Nous n’étions pas d’accord par exemple qu’il faille absolument permettre un épanouissement maximal à chaque arbre. Car certains trouvaient tout à fait acceptable qu’un arbre pousse moins bien ou de travers : pour eux cette irrégularité est au contraire une source de bien-être dans un milieu urbain froid et rectiligne.

Nous avons fini néanmoins par trouver un compromis, à commencer par le constat qu’une large majorité était favorable à l’espacement des arbres en diminuant leur nombre. Certains pour la raison évoquée plus haut : un arbre qui a de la place développera un feuillage plus généreux et vivra plus longtemps. D’autres plutôt pour avoir plus de place, plus de convivialité et plus de lumière.

Notre proposition finale était de supprimer un arbre sur deux en quinconce. Cette configuration est moins dense, mais préserve l’aspect d’un feuillage continu grâce aux rangées d’arbres les unes derrière les autres. Cette diminution des arbres était acceptée par tous à condition que les arbres restants soient préservés le plus longtemps possible et remplacés progressivement. Car si les arbres restants étaient remplacés d’un seul coup, la ville se retrouverait pendant quelques années avec un « vide sidéral » qui serait trop brutal.

Je répète qu’il s’agit d’un compromis : non pas d’une proposition qui rend tous les participants 100% heureux (mission impossible), mais d’une proposition qui a le mérite d’être commune et de rendre tous les participants le moins malheureux possible. Une solution qui permet d’avancer surtout.

Conclusion
Le 31 mars 2016, j’ai communiqué notre proposition au Comité de Réflexion. La Mairie a apprécié notre travail et a accepté de commander une étude paysagiste pour l’avenir de la place sur cette base. Cette étude démarrera mi-2018, ce qui laisse au collectif le temps de se concerter également sur l’aménagement de l’espace autour des arbres.

Vu la qualité de nos échanges et des consultations effectuées, la Mairie souhaite les poursuivre. Elle me réserve la possibilité de communiquer avec les bureaux d’étude qui seront démarchés (une étude paysagiste et une étude relative à la circulation et au stationnement). Je me suis engagé à poursuivre les consultations. Je le ferai sous forme d’un Groupe de Travail récemment créé au sein de notre Association La Boissière, car le moment est venu de rentrer dans le détail et de dessiner. Ce groupe sera ouvert à d’autres citoyens souhaitant participer de façon active et constructive à un nouveau visage de la Place du Général de Gaulle. D’ici à mi-2018, les échanges avec la Mairie se poursuivront afin de se tenir informés mutuellement de nos réflexions.
Pour plus de renseignements ou pour communiquer vos suggestions pour la place, contactez-moi par mail au stein-van.oosteren@minbuza.nl.

Stein Van Oosteren

Chute de branche 2 (2011)

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