17 juin 2024 | 17:51
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Conseil municipal du 04 avril – Question orale déposée par Jean-Yves Sommier relative aux manifestations organisées en l’honneur de Jacques Swobada

Monsieur le Maire,
Fontenay a de tout temps accueilli des artistes dont certains sont reconnus au niveau international. Ainsi, plusieurs sculpteurs ont séjourné dans notre commune et pour certains y ont installé leur atelier. De très nombreuses manifestations ont eu lieu dans la ville pour faire connaître leurs oeuvres.

C’est le cas en particulier du sculpteur mais aussi lithographe et illustrateur Jacques Swobada.

Pendant 2 mois la médiathèque de Fontenay a réservé ses salons à cet artiste et une copie d’une statue a été érigée récemment devant le château Sainte Barbe. Par ailleurs, des affiches ont été apposées sur tous les panneaux de la ville, panneaux municipaux et publicitaires privés (Decaux). En outre de nombreux flyers sont disponibles sur toute la ville. Enfin, un film a été à nouveau diffusé au cinéma le Scarron et des extraits sont présentés avant certaines séances de ce cinéma.

Monsieur le maire, je vous avais interrogé lors du Conseil Municipal du 09 mars 2023 sur une décision numérotée DCM2023-8 portant sur « un contrat d’acquisition de l’oeuvre Nymphe » de ce sculpteur. Bien que la décision prise indique formellement que c’était un contrat d’acquisition, contrat non joint à la délibération, vous nous aviez alors précisé oralement que ce contrat avait été négocié avec la fille de l’artiste Mme Filali. Il n’y aurait pas eu de rétribution de la famille de l’artiste. Contrairement à la formulation de la décision, Il s’agirait pour vous d’un don et le coût de 52 750 euros supporté par la mairie était simplement celui de la fabrication de l’oeuvre reproduite, reproduction en résine à une
échelle supérieure, dorénavant exposée devant le Château Sainte Barbe.

Alors qu’à ce conseil du 4 avril vous nous avez présenté 2 délibérations pour accepter 2 dons, pourquoi ne pas l’avoir fait pour celui de Mme Filali dont les conditions engagent sans doute à long terme la mairie. Par ailleurs, où se trouve l’oeuvre originale qui devrait être intégrée au patrimoine artistique de la ville ?

Enfin, pourriez-vous nous dire le coût exact du soutien à ce sculpteur au-delà du prix de la copie estimée à 52 750€, en précisant le montant des frais de communication, des frais induits pour la médiathèque et le cinéma ainsi que ceux de la construction de la stèle support.

Je vous remercie de votre attention.

Jean-Yves Sommier

Réponse de Muriel GALANTE-GUILLEMINOT :

Monsieur le Conseiller municipal,

Je vous remercie de rappeler l’ambition de notre politique culturelle, le dynamisme de l’activité́ artistique à Fontenay-aux-Roses mais aussi l’important patrimoine de notre Ville. Leur mise en valeur constitue une constante de notre action depuis 10 ans et je crois qu’elle est devenue au fil du temps un élément essentiel de notre identité́ de notre commune.

Concernant maintenant vos questions, je crois qu’il est essentiel de vous rappeler ce que Monsieur le Maire eu l’occasion de vous répondre à l’occasion du Conseil municipal du 9 mars 2023, à savoir que cette convention servait à payer non pas la famille du sculpteur, qui a renoncé à toute forme de rétribution, mais la Fonderie Coubertin pour son travail de reproduction. Le don concerne ainsi ce droit de reproduction.

L’agrandissement, il faut le dire, est, en lui-même, tout un art. La Nymphe a été réalisée en 1953 par le sculpteur Fontenaisien Jacques Zwobada, dans son atelier à Fontenay-aux-Roses.

Elle mesure à son état original 23 cm x 53,5 cm x 28 cm. Afin d’en faire profiter le plus grand nombre et dans le cadre de sa politique culturelle, la Ville a fait le choix d’acquérir un agrandissement de l’oeuvre.

Cet agrandissement, réalisé en résine au format 69 cm x 160,5cm x 84 cm, a été confié aux ateliers Saint-Jacques de la prestigieuse Fonderie de Coubertin, à Saint-Rémy-les-Chevreuses.

Cinq artisans issus de différents corps de métiers ont travaillé sur ce projet : deux mouleurs, un patineur, deux fondeurs.

5 mois de travail auront été nécessaires à cette réalisation – depuis le mois de novembre 2023 jusqu’en mars 2024 -, qui implique plusieurs étapes :

  • la création d’un prototype de grande taille en mousse recouverte de plâtre
  • le travail du plâtre pour tendre les surfaces, travailler les irrégularités
  • la réalisation d’un moulage en élastomère avec une coque en résine, calquée sur l’empreinte du petit modèle
  • la fabrication d’une pièce dans le moule (appelée le tirage), l’armaturage puis la patine.
  • Le coloris a été choisi pour rappeler le bronze et la hauteur définie selon l’environnement dans lequel est exposé la nouvelle sculpture, afin que celle-ci s’intègre dans l’architecture.

“La difficulté pour nous réside dans la perception de l’oeuvre : elle doit être la même que l’on regarde le petit modèle ou son agrandissement”, confie Christophe Béry, directeur de la Fonderie.

La fille du sculpteur, Madame Anne FILALI n’a posé aucune condition engageant « à long terme la mairie » et cette allusion est d’une part absolument infondée et, d’autre part, assez irrespectueuse pour Anne FILALI. Je vous rappelle que la convention est d’ailleurs communicable.

Si nous mettons à l’honneur Jacques Zwobada, c’est parce que son oeuvre fait la fierté de notre Ville et ne pas le faire aurait été une faute.

Concernant les frais engendrés par ce que vous appelez le « soutien au sculpteur » – terme un peu fallacieux, Jacques Zwobada étant décédé en 1967 – je peux vous indiquer les chiffres suivants :

  • Le montant de réalisation de la sculpture s’élève à 50 000 € HT, soit 52 750 € TTC ;
  • Le montant de la réalisation du socle est de 5 700 €, auquel il faut ajouter 3 625 € d’études, notamment de géo-détection des réseaux ;

o A noter que ces dépenses constituent de l’investissement et viennent donc
accroitre le patrimoine de la collectivité

  • 2 600 € pour les locations du cinéma et la création du film
  • 3 000 € pour l’organisation de l’exposition et des conférences
  • Environ 700 € de frais divers (impressions, prestation musicale, …)

o A noter que ces dépenses sont compensées pour partie par des recettes (notamment les ventes des livrets de l’exposition notamment) dont le montant ne pourra s’évaluer avec pertinence que dans le temps long

o A noter enfin que ces frais ne dépassent pas substanciellement ceux engendrés annuellement pour la programmation du Printemps de la sculpture.

1 RÉPONSE

  • Merci à Mme Guilleminot pour ces précisions.
    Ainsi, le coût global se situe autour de 70 000 euros. Parmi les dépenses on peut s’étonner de celle de 3625 euros pour “des études notamment de géodétection des réseaux” pour édifier une simple stèle.
    Par ailleurs, il est indiqué que cet investissement va accroître le patrimoine communal. Ceci est vrai à la nuance près, et contrairement aux autres sculptures, il s’agit d’une copie en résine non signée qui, sur le marché de l’art, a une valeur toute relative… sans doute tout au plus quelques centaines d’euros (à comparer au coût global).
    Une telle somme n’aurait-elle pas pu être orientée préférentiellement vers les artistes fontenaisiens comtemporains?
    Jean-Yves Sommier

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