28 mars 2024 | 19:53
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La loi ALUR : bonne ou mauvaise loi ? Ni l’une ni l’autre

Loi Alur (Loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové)

La loi ALUR a été adoptée le 24 mars 2014 sous le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.

Cette loi modifie notamment de nombreuses dispositions législatives sur la vente et la location de logements et change des principes d’urbanisme en supprimant les COS (coefficient d’occupation du sol) qui limitaient la densité des constructions, ainsi que la taille minimale des parcelles pour construire. Elle prescrit par ailleurs l’établissement de PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) à la place des PLU communaux et entérine ainsi le désaisissement des communes en matière d’urbanisme au profit des instances territoriales.

Si cette loi m’apparait pertinente pour certaines grandes villes de province dont il faut à tout prix limiter l’étalement urbain, je considère qu’elle l’est beaucoup moins pour la région capitale déjà beaucoup trop dense.

En effet, à cause du changement des principes urbanistiques évoqués plus haut, cette loi permet globalement une densification plus importante des villes. Ceci n’est pas fondamentalement illogique pour de grandes villes provinciales pour lesquelles les constructions horizontales grignotent progressivement les terres agricoles et l’espace forestier. Pour ces villes il est nécessaire de construire là où les transports en commun sont les plus efficaces, c’est-à-dire en centre-ville ou proche du cœur de ville. Par ailleurs plus l’étalement urbain est important, plus les habitants ont un trajet long en voiture particulière pour se rendre à leur travail ce qui contribue au réchauffement climatique global.

Il n’en va pas de même pour la région parisienne. Avec plus de 12 millions d’habitants, un français sur 5 vit en Ile-de- France. Cette mégapole tentaculaire va devenir irrespirable et invivable, si ce n’est déjà fait ! Il faut fortement limiter la densification de la région capitale notamment en petite et grande couronne parisienne et s’il faut construire que cela se fasse aux endroits où le maillage des transports en commun est important : Paris intra-muros. Il apparait judicieux aussi de garder des terres agricoles pour approvisionner Paris et sa banlieue en fruits et légumes ainsi que de sauvegarder de grands espaces forestiers afin de capter le CO2 émis. Quelle stupidité de vouloir construire sur le plateau de Saclay ou sur les meilleures terres de Brie !! La densification de certaines villes de petite couronne, dont la nôtre, n’apparaît ni souhaitable ni cohérente.

Une ville comme Fontenay-aux-Roses est déjà très dense (45ème ville la plus dense de France), possède peu d’espaces verts publics (moins de 10 m2 par habitant) et la branche Robinson du RER B ne fonctionne pas de manière satisfaisante. Le RER est bondé aux heures de pointe et c’est le premier tronçon à être supprimé en cas de problème en amont sur la ligne.

Tous ces arguments peuvent être opposés à l’Etat qui exige une augmentation de population de 15% dans notre ville à l’horizon 2030. Et ce sont de très bons arguments ! Par ailleurs une densification plus importante de Fontenay-aux-Roses serait en contradiction avec les exigences de protection de la biodiversité qui s’imposent aussi aux collectivités territoriales. Et cela peut aussi se plaider !

C’est ce que fera la liste « Un temps d’avance pour Fontenay » EELV-PRG conduite par Gilles Mergy en cas de succès aux élections.

Dans un tract, L.Vastel reconnait lui-même que le PLU qu’il a élaboré avec le groupe de S Bourdet et M. Faye n’est pas assez protecteur et qu’il faut le modifier. Pourquoi alors avoir perdu tout ce temps ? Je crois aussi que le discours de L. Vastel n’est pas clair car il parle en même temps de redynamiser la ville en augmentant sa population bien au-delà de ce qu’exige l’Etat. Pour ma part, je n’accorde plus aucun crédit à ceux qui promettent aujourd’hui le contraire de ce qu’ils ont fait hier que ce soit dans le domaine de l’urbanisme, de l’écologie ou encore des impôts.

Jean-Jacques FREDOUILLE,

élu écologiste d’opposition, colistier d’ « un temps d’avance pour Fontenay » de Gilles Mergy , liste soutenue par le PRG (Parti Radical de Gauche) et EELV(Europe Ecologie Les Verts).

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