5 décembre 2024 | 19:30
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Non aux expropriations, oui à la transparence

Avec stupéfaction, les habitants de Fontenay-aux-Roses ont découvert la décision du Conseil municipal du 26 septembre 2024 de signer une convention permettant d’acheter des logements contre la volonté des habitants. La convention autorise un Etablissement Public Foncier (EPFIF) à préempter, voire à exproprier les logements sur trois secteurs (rue Boucicaut, rue Max Dormoy, rue Georges Bailly et allée des Lilas – voir en fin d’article). L’objectif : y construire des immeubles pour remplacer des logements jugés insalubres et pour requalifier le secteur.

Plusieurs éléments ont choqué les habitants :

  • L’absence de concertation et d’information :
    • Les habitants des secteurs concernés n’étaient pas au courant. Ils ont été alertés grâce à un tract de l’association Clarté. Et ce alors que le maire travaille sur le sujet depuis 18 mois !
    • Lors d’un échange avec le Comité Thématique Boucicaut, dont les membres travaillent sur l’avenir de la rue Boucicaut, le maire n’a jamais évoqué cette convention alors que celle-ci aura évidemment d’importantes conséquences pour la rue Boucicaut en terme de trafic, d’ambiance, de commerce etc…
  • Des incohérences graves :
    • Dans une lettre qu’il a publiée ensuite, le maire écrit que « la convention ne permet pas et ne permettra jamais, l’expropriation des habitants », un propos qui est en totale contradiction avec la convention. Celle-ci précise noir sur blanc que l’EPFIF procédera par voie d’expropriation (article 9). Lors d’une réunion houleuse, il a même précisé que l’objectif de l’EPFIF est de « faciliter les procédures de préemption et d’expropriation, car l’EPFIF n’est pas soumis aux mèmes contraintes légales que les communes et dispose des financements nécessaires à ces opérations ». Au cours de la même réunion, il a été jusqu’à affirmer qu’il se réservait le droit d’exproprier, pour conclure avec la phrase « oui, et alors ? ».
    • Dans sa lettre, M. Vastel précise qu’il n’a aucun projet pour ces secteurs, alors que la convention précise que les secteurs recevront 135 logements d’une surface de 1.000 m2 pour un prix de 15 millions d’euros. Son adjoint Michel Renaux a même précisé qu’il envisage la création d’un passage piéton sur le site rue Boucicaut.
  • De la mauvaise foi :
    • le maire indique dans sa lettre que sa démarche vise à protéger les habitants des promoteurs. Pourtant, au Conseil Municipal du 26 septembre 2024 M. Vastel, a avoué que « rien ne permet de protéger des promoteurs, car les affaires de construction sont des affaires privées ».
    • Le maire a fait voter un Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) qui autorise les promoteurs à construire des immeubles dans la rue Boucicaut de 21 mètres de haut. S’il voulait vraiment protéger les habitants, pourquoi n’a-t-il pas proposé un PLUi moins densificateur ?

Pour demander le retrait de la Convention et organiser un dialogue constructif et transparent avec les habitants, un collectif de citoyens a écrit une lettre à M. Vastel et au président du Territoire M. Jean-Didier Berger, cosignataires de la Convention (voir ci-dessous).

Si vous souhaitez rejoindre le collectif, contactez M. Ludovic Jean : ludovic.jean67@gmail.com.

Vidéo de Michel Faye expliquant la situation : https://www.youtube.com/watch?v=-Hu3jmbTNSQ

Ludovic Jean

1 RÉPONSE

  • VASTEL – apprenti urbaniste

    Imiter le baron HAUSSMANN et les grands travaux de Paris demande hauteur de vue et talent.
    Singer un précédent maire de Fontenay et ses bourdes est bien plus facile, sachant qu’il a finalement été contraint de démissionner.
    VASTEL L. pense à l’un mais fait comme l’autre, au risque de chuter à son tour, non sans avoir contrarié moralement et financièrement quelques habitants.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges_Eug%C3%A8ne_Haussmann
    HAUSSMANN Georges-Eugène – au second Empire et sur ordre de l’Empereur Napoléon III, il reçoit (1853) pour mission de poursuivre un plan de réaménagement de la capitale décidé notamment après une épidémie de choléra (1832) et des mouvements populaires (1830, 1848): percer de large avenues dans la capitale pour que les troupes puissent manœuvrer et mater les foules, créer un réseau d’assainissement etc. Des quartiers entiers sont démolis, des immeubles plus qualitatifs reconstruits en style “haussmannien”, les occupants déplacés en périphérie ne sont évidemment pas revenus les habiter et d’autres ont pris leur place. Les promoteurs du moment ont fait fortune à construire des rues entières de bâtiments quasi-standardisés: proportions et matériaux imposés, loge de concierge au rez-de-chaussée, appartement bourgeois au 1er étage et grande hauteur de plafond et long balcon filant, moins haut aux étages suivants avec garde-au-corps seulement, chambres de bonne mansardées, cour intérieure. C’était le Second Empire et c’était à Paris et l’insalubrité moyenâgeuse commandait qu’on y remédie. La raison d’Etat a fait le reste et les récalcitrants ont été matés. C’était un autre siècle, un autre monde.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_maires_de_Fontenay-aux-Roses
    MOYSAN Alain – maire de Fontenay-aux-Roses (1989-1994), il n’a pas tardé à déclarer mitées et miteuses les parcelles en damier entre les rues Boucicaut et Laboissière: maisons et jardins qualifiés d’insalubres. Les hangars “inutiles”, les petits jardins et arbustes et plates-bandes, les cabanes à outils ne pourraient-ils pas laisser place à des constructions neuves, plus valorisantes et tirées au cordeau ? Aussitôt dit, une ZAC Zone d’Activité Concertée et une SEM Société d’Economie Mixte sont créées, en vue d’exproprier, démolir et reconstruire “différemment”. Le pot aux roses découvert, les palissades autour de la place du Général de Gaulle ont fait monter la moutarde au nez des fontenaisiens, avant l’abattage programmé des marronniers, le décaissement de la place, la construction d’un marché enterré, surmonté d’un curieux jardin à la françaises etc. Hué au théâtre des sources où il a été empêché d’expliquer l’inexplicable, le maire a démissionné à la suite de son conseil municipal et l’affaire s’est arrêtée là. Le maire suivant s’est bien gardé de renouveler l’expérience et préféré ménager sa réélection.

    https://www.hatvp.fr/%20fiche-nominative%20/?declarant=vastel-laurent
    VASTEL Laurent – les projets immobiliers fleurissent depuis que le PLU favorise des bâtiments plus hauts, plus larges et plus rentables. Que les dossiers déposés soient hors des clous n’empêche pas la commune de délivrer les permis de construire, au cas où personne ne s’en aperçoive. Les voisins interloqués par l’irrégularité des projets multiplient les recours en justice. Rien n’arrête les services techniques et surtout pas les projets de construire sur emprise publique des bâtiments aux fenêtres donnant chez le voisin etc. Sur un malentendu, on pourrait conclure…
    26/09/2024 – l’annonce est faite au conseil municipal d’un projet entre les rues Boucicaut et Laboissière de préempter, expulser, démolir, confier à un promoteur la reconstruction de bâtiments “valorisants” à la place de prétendues “masures”. Ça rappelle le projet abandonné il y a quelques décennies par un prédécesseur. Le périmètre est dessiné, le cadre juridique en cours de signature, les propriétaires prévenus par courrier, les voisins immédiats avertis que ça pourrait bien s’étendre davantage. Deux autres quartiers sont également concernés.
    Les rues de Fontenay n’ont pas la largeur des grands boulevards. Des façades de 21m à l’égout de toit créeront une voirie “canyon”. Caser 135 logements sans pouvoir redimensionner le plan de circulation est ubuesque. Les contraintes sont trop grandes et ça ne rentre pas.
    Dans l’intervalle, à qui et comment vendre au prix du marché ? Après préemption, le service des domaines dira un prix inférieur. Les promoteurs ne feront plus aucune offre aux propriétaires, attendant de racheter moins cher à la commune.
    Du sabotage, je vous dis. De l’ingérence dans les affaires privées. Des insomnies assurées. Un nœud à l’estomac, à tout le moins.
    On ne s’improvise pas aménageur. On commande une étude de faisabilité dont on communique le rapport final, puisqu’il a été payé sur fonds publics. On ne prétend pas insalubre des bâtiments entretenus et ravalés pour la plupart. On incite à améliorer ceux qui doivent l’être. On ne jette pas un regard envieux sur le bien d’autrui. On entretient sa propre maison, au risque de se voir à son tour taxé de négligence (volets vermoulus, ravalement, antenne de toit arrachée etc)…

    Circulez, Monsieur VASTEL : vous n’êtes que de passage.

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