29 avril 2024 | 10:59
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Quel devenir pour le Théâtre des Sources ?

Les Fontenaisiens ont retrouvé avec plaisir leur cinéma et leur théâtre, bien qu’ils n’aient guère compris la nécessité de les en priver si longtemps, la pose de herses dorées devant l’entrée ne semblant pas justifier une si longue interruption.

Le cinéma a repris sa programmation riche et variée, et même avec un certain éclat dû à  la mise en place, en novembre, de Scinétik, premier festival du genre au cinéma Le Scarron.

Mais qu’en est-il du théâtre, jumelé avec celui de Châtillon ? Lire le livret de présentation de la saison 2019/2020 suscite une certaine perplexité. Il n’est pas indifférent que la couverture de cette plaquette, et les affiches, annoncent en premier lieu Châtillon et en second Fontenay. Complémentarité, subordination ?

Quoi qu’il en soit, la présentation de la saison s’est déroulée en Septembre au Théâtre de Chatillon, de même que La Journée du Patrimoine, mettant l’accent sur « le temps fort, play mobile, danse et arts visuels », une spécificité interdisciplinaire de Châtillon. Le Théâtre des Sources, pour sa part, a promu le « Conteur au Plateau » et les « Scènes Perchées ». Le « Conteur au Plateau », seul sur scène, présente une histoire et la mime, performance individuelle centrée sur un discours. La « scène perchée » peut être focalisée sur un instrument de musique et des chansons, comme « Contrebrassens en duo » ( 15 octobre 2O19) et deux interprètes, voire un seul.

Mais qu’en est-il du théâtre et de la représentation théâtrale, qui supposent non seulement un texte et des acteurs multiples, mais une action qui se déroule dans le temps et qui noue à chaque « acte » des péripéties tragiques ou comiques ?

Force est de constater que si à Châtillon, on peut recenser entre Octobre 2019 et Mars 2020 environ dix- huit spectacles qui entrent dans la définition classique de la représentation théâtrale, le Théâtre des Sources n’en propose sur la même période que trois ou quatre, le reste étant réservé au Conteurs au plateau, aux Scènes perchées et, fin Janvier, au Festival des arts de la parole.

Par ailleurs le contenu des spectacles peut laisser perplexe. Que penser, par exemple, de GRRRRR, en décembre, « danse et fascination animale », destiné, tarif « bout’chou » oblige, aux spectateurs à partir de trois ans ?Il est vrai qu’à la fin janvier, et uniquement en séances scolaires « Un petit tour et puis revient » sollicite les spectateurs dès dix-huit mois. Certes, il est bon de convier  toutes les générations au théâtre, mais tout de même… Le programme du festival Scinétik semblait privilégier le thème de l’enfance, mais il y a un monde entre L’Enfant  sauvage ou Sa Majesté des Mouches et Grrrrr.

Il semble donc que le jumelage du Théâtre des Sources avec celui de Châtillon induise une certaine spécialisation.

On ne peut s’empêcher de regretter, en une énumération désordonnée et non exhaustive, Shakespeare ,Tchekhov, Courteline, Ionesco, Molière.

Michèle Dorothée.

2 RÉPONSES

  • Les interrogations de Michèle Dorothée ne sont pas sans fondement. Placée dans des conditions difficiles, Alexandra Bic a construit une programmation qui n’est pas sans intérêt et constitué un public neuf et jeune.Pour ce qui est du répertoire, il est vrai que ce que nous avons coutume de continuer à appeler “le théâtre” est fâcheusement absent. Mais on peut espérer que les travaux de restructuration de la salle permettront d’y revenir et permettront l’achat de spectacles qui pourront être accueillis. Cela suppose une transformation de la scène qui manque (cruellement) de profondeur. Pour ce qui est des accords de partenariat avec Châtillon, c’est encore une autre affaire et qui reste “opaque”.

  • Bonjour Monsieur Bruit,
    Les remarques concernant le Théâtre des Sources et son orientation actuelle ne constituent nullement une remise en cause d’Alexandra Bic, qui est également responsable de l’excellente programmation du cinéma Le Scarron.
    C’est le principe du jumelage du Théâtre des Sources avec le Théâtre de Châtillon qui me paraît contestable.
    Par ailleurs; la profondeur insuffisante de l’espace scénique n’a nullement empêché des représentations, pendant la décennie précédente, de pièces de Shakespeare, de Molière ou de Ionesco.
    Cordialement,
    Michèle Dorothée.

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