5 octobre 2024 | 08:12
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Bis repetita : 25 ans après la SEMFAR, la municipalité récidive en créant une société d’aménagement, la SPLA !

La municipalité a préparé cet été en catimini la création d’une société publique locale d’aménagement (SPLA) regroupant Fontenay et Clamart. Pas un mot lors du dernier Conseil municipal du 30 septembre par Mr Vastel. Personne n’est informé, ni les élus de l’opposition, ni même semble-t-il certains élus de la majorité municipale… Nous l’avons appris par les élus de Clamart qui avaient ce point à l’ordre du jour de leur Conseil municipal. Fontenay s’y engagerait en apportant 300.000 € au capital de ladite société et Clamart 400.000 €. Elle sera présidée par quelques élus dont certains seront rémunérés sans compter les frais de structures et de ses dirigeants.

Le projet de création de cette société sera, je l’espère, débattu lors du prochain conseil municipal du 16 novembre. Les Fontenaisiens ont droit d’être informés avant tout vote de ce choix aux lourdes conséquences.

Car en effet, après 18 mois de négociations entre l’exécutif municipal et les promoteurs immobiliers, après des modifications des règles d’urbanisme pour leur permettre de densifier plus encore, la municipalité veut aujourd’hui créer cette société afin d’éviter de faire supporter le risque financier par les promoteurs et mener ainsi leurs projets immobiliers sur le dos des contribuables Fontenaisiens. Cette société induira de plus des coûts supplémentaires et permettra à la municipalité de s’affranchir de certaines règles et notamment d’agir en mettant de côté le Conseil municipal et vos élus.

Les projets immobiliers de l’actuelle municipalité ressemblaient déjà étrangement à ceux de la municipalité RPR battue en 1994. Avec la création de cette société, la similitude apparaît au grand jour. En effet, les plus anciens se rappelleront certainement de la SEMFAR, cette société d’économie mixte créée en octobre 1990 par l’ancienne municipalité RPR, là aussi 18 mois après son élection (1989), pour mener ces mêmes projets densificateurs qui heureusement n’ont jamais vu le jour face à la fronde des Fontenaisiens. On y retrouvait d’ailleurs Mme Guilleminot et Mr Bigret, déjà élus à l’époque et aujourd’hui adjoints de Mr Vastel.

La SEMFAR a heureusement été dissoute en 1994 par la nouvelle municipalité de gauche élue mais a laissé une ardoise de près de 10 millions de francs à la commune ce que ne manqua pas de souligner la Chambre Régionale des Comptes. On apprit alors que son directeur qui cumulait d’ailleurs bizarrement ses fonctions avec la direction de la SEM de Châtillon, était rémunéré 15.000 francs par la SEMFAR pour une journée par semaine. Une « créance douteuse » de 1.000.000 de francs soulignée par le liquidateur et qui n’a d’ailleurs jamais été sollicitée par une entreprise…

A l’époque, Fontenay apportait 1.000.000 de francs au capital de cette SEM. C’est aujourd’hui 300.000 € que la ville compte apporter à la société, soit deux fois plus ! Espérons que l’ardoise que laissera cette société à la commune ne soit pas le double de celle de la SEMFAR …

Chacun peut avoir un avis sur les projets immobiliers de l’actuelle municipalité. Personnellement, je les conteste car ils sont exclusivement dédiés à des logements de standing aux coûts exorbitants et inaccessibles à la grande majorité des Fontenaisiens, ils sont prévus pour attirer 3000 à 4000 personnes supplémentaires à des fins politiciennes et électoralistes, une frénésie immobilière que je combats car contraire à l’équilibre de l’habitat, de nos espaces verts et à la qualité de vie de notre commune.

Cependant, quel que soit le regard que l’on porte sur ces projets, la méthode employée par la municipalité est inacceptable. Nous avions déjà un manque total de concertation, des choix imposés faute de programme par l’exécutif municipal sans validation démocratique. Avec le projet de création de cette société, c’est aujourd’hui un chèque en blanc payé par les Fontenaisiens pour bétonner la ville sans que leurs avis et ceux des élus puissent être pour le moins écoutés voire entendus. Un mauvais coup pour la démocratie, pour le cadre de vie et pour les finances de la commune et donc pour les Fontenaisiens qui devront in fine comme dans les années 90 supporter les coûts des velléités immobilières d’une municipalité qui récidive 25 ans plus tard.

Pascal Buchet

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